samedi 7 décembre 2013

Vendredi 13

Pour une fois, pas d'hommage à John Carpenter, mais une soirée de projection pour (r)éveiller les consciences politiques qui se tiendra le vendredi 13 décembre 2013 à 20h30 au TAP Castille de Poitiers.

Cet événement intitulé "Lip, il y a 40 ans: une lutte emblématique", permettra aux spectateurs de (re)découvrir deux documentaires traitant du conflit de LIP dans les années 1970.


Puisqu'on vous dit que c'est possible est un film collectif fait par les ouvriers eux-mêmes et monté par Chris Marker en 1973. Le second, L'Affaire LIP est un film de 2006 réalisé par Dominique Dubosc.

Les séances seront suivis d'un débat en présence de Jacky Burtz, ancien ouvrier et délégué CFDT chez LIP de 1971 à 2005.

Plus d'informations ici.

vendredi 29 novembre 2013

Appel à films

Vous avez entre 15 et 30 ans ?
Mobilisez-vous contre la faim dans le monde !
Concours vidéo Food Right Now
Réalisez une vidéo de moins de 5 minutes
contre la faim dans le monde
Vous pouvez envoyer vos vidéos sur ce site
Date limite d’envoi des vidéos: 15 décembre 2013


Le concours vidéo Food Right Now, mis en place par l'ONG ACTED dans le cadre de la campagne européenne Food Right Now, a pour objectif de réaliser une vidéo

La vidéo peut par exemple traiter du gaspillage alimentaire, de la pauvreté, du manque d'eau potable, des conséquences de la faim pour les populations (manque d'éducation des enfants, difficulté à travailler…), le sujet est large. 

Le prix de la catégorie 18/30 ans est la réalisation d'un reportage sur la sécurité alimentaire dans un pays en voie de développement avec les équipes d'ACTED, ce qui peut être très intéressant pour des étudiants en cinéma. 

D'autre part, le prix Coup de cœur est la participation au One World Festival qui se déroulera à Prague en mars 2014.

Héritage

et 

vous convient à la première du film HÉRITAGE de Benoît Perraud

Le samedi 30 novembre 2013 à 18h30 au TAP
Tarif unique : 5€ 

La soirée se poursuivra au bar de l’auditorium à 20h, avec la performance musicale et visuelle « Walking the Shadow » de Michel Henritzi, créateur de la musique du film.
Héritage est un essai cinématographique imaginé à partir du livre d’Angela Davis « Blues legacies and Black Feminism ». Conçu comme un voyage à travers l’espace, le temps, la musique et la danse, le film nous confronte à des questionnements intimes et politiques, dans le sillon de ceux qui ont résisté dans le passé.


Je vous rappelle que de nombreux étudiants du département ont contribué à ce film, dont le réalisateur Benoît Perraud et le producteur François Perlier interviennent dans le Master Pro "Assistant-réalisateur".

jeudi 28 novembre 2013

Le 36ème Festival Henri Langlois, dès demain

Je vous rappelle que les après-midi des lundi 2, mardi 3 et mercredi 4 décembre 2013 ont été banalisés pour les étudiants d'Arts du spectacle qui pourront ainsi profiter pleinement du festival.

PASS FESTIVAL
Accès à toutes les projections sur présentation de votre PASS FESTIVAL.
Pour ceux d’entre vous qui ont déjà acheté leur PASS avec leur abonnement, vous pouvez le retirer à partir d’aujourd’hui, exclusivement à l’accueil du TAP.
Pour les retardataires, il est encore temps d’acheter votre PASS « étudiant en cinéma » à 15€ !


LES ÉVÉNEMENTS A NE PAS MANQUER
Sans passer toute la programmation en revue, voici les temps forts auxquels vous devriez
assister…
Avant-première Jacky au royaume des filles
Vendredi 29 novembre à 20h30 au TAP
Le nouveau film de Riad Sattouf, en ouverture du Festival !
+ d’infos ici.

La Compétition internationale
Toute la semaine au TAP Castille et au TAP
45 films sélectionnés parmi 1424 oeuvres reçues des 5 continents.
Les films sont répartis en 11 programmes d’1h30, diffusés 3 fois.
Les séances de Compétition au TAP, à partir du mercredi 4 décembre, sont suivies de rencontres
avec les jeunes réalisateurs.
+ d’infos ici.

La Leçon de cinéma sur la production
Mardi 3 décembre à 21h00 au TAP
Leçon de cinéma par Anne-Dominique Toussaint productrice de Jacky au royaume des filles, Les
Beaux-Gosses, Alceste à bicyclette, Rengaine, Respiro, La Moustache, Caramel
+ d’infos ici.

Les projections « À l’Est du bassin méditerranéen »
Toute la semaine, principalement au TAP Castille (mais aussi au TAP le 1er week-end)
Courts et longs métrages en présence de réalisateurs d’Israël, du Liban et de Palestine.
Les projections de courts-métrages du lundi 2 au mercredi 4 décembre au TAP Castille sont suivies de rencontres avec les jeunes réalisateurs
+ d’infos ici.

Les moments festifs  
Samedi 30 novembre à partir de 22h00 au TAP : CLAP QUIZZ !
Blind test, séquences dessinées... affrontez-vous au cours d’un grand quizz et gagnez de nombreux cadeaux !
+ d’infos ici.

Mardi 3 décembre, à partir de 20h00 au TAP : Apéro !
+ d’infos ici.

Vendredi 6 décembre, à partir de 22h30 au TAP : La Fièvre du vendredi soir
LA grosse fête du Festival, ouverte à tous !
+ d’infos ici.

Tout le reste de la programmation
Toute la semaine, au TAP et au TAP Cinéma
Parce que vous devez être curieux, voir des films encore et encore, découvrir ce qui se fait ailleurs,
rencontrer des professionnels, jeunes et moins jeunes, profiter de ce qui vous est offert, renouer
avec le plaisir de la salle obscure… parce que finalement, ça vous donnera peut-être encore plus
l’envie de faire des films.
+ d'infos (la grille horaire) : ici.

dimanche 17 novembre 2013

Shirley Clarke, cette illustre inconnue

Outre son Festival annuel désormais incontournable, l'association Filmer le travail propose aussi une très belle programmation toute l'année. Pendant quelques jours au Dietrich, vous aurez ainsi l'occasion de découvrir un pan de l’œuvre de Shirley Clarke, cette réalisatrice exigeante et attachante qui a participé à la révolution esthétique des années 1960 aux Etats-Unis, tant dans le sillage du Living Theatre qu'en pivot de la Filmmakers' Cooperative.

Mais avec The Connection (1961), The Cool World (1964) et Portrait of Jason (1967), elle s'est surtout affirmée en mettant en scène une trilogie filmique exceptionnelle sur les Noirs de Harlem, et parmi eux les plus invisibles que sont les drogués, les jeunes et les homosexuels -- le tout porté par un jazz incandescent qui est plus qu'une bande-son : un rythme et une esthétique.


Mardi 19 novembre, à 20h, une soirée exceptionnelle met à l'affiche Rome is burning, documentaire de la série Cinéastes de notre temps qui donne un aperçu, dans un dialogue très vivant, des idées et conceptions de la réalisatrice, et The Connection, film présenté en 1961 au Festival de Cannes malgré la censure américaine. Et vous pourrez aussi découvrir dans les semaines qui viennent l'hallucinant monologue de l'acteur Jason Holliday dans Portrait of Jason qui ressort au Dietrich en copie restaurée.

mercredi 13 novembre 2013

OFNI 2013, c'est le 14 (et jusqu'au 17 novembre)

SOIRÉE D’OUVERTURE DU FESTIVAL OFNI # 11
/// Jeudi 14 novembre ///

/// Arcuterie Galerie | Vernissage à 18h30 | Entrée Libre + tous les jours 15h-19h
> EXPOSITION Mandi Morgan (groop*index)
Mandi A. Morgan est une artiste visuelle de Vancouver (Canada) spécialisée dans l'illustration, l'animation traditionnelle de dessins faits main et la réalisation de documentaires expérimentaux.
Ses créations, souvent de petits formats, étonnent par leur richesse et finesse de traits foisonnants d'un monde très graphique et personnel.

/// Espace Mendès France | 19h30 ApérOfni | 20h30 performances | 2 €
> PAYSAGES POITEVINS | Jacques Perconte & Julie La Rousse
En parallèle de leur résidence à L'Appart pour En attendant les cerises productions, ils nous offrent une performance à la croisée de leurs deux univers : une exploration de la dimension picturale du numérique pour l'un, et des improvisations électroacoustiques in-situ « traduisant par le sonore ses impressions sensibles » pour l'autre.
> L'ECHO DES ILES | Sonya Stefan & Alain Lefebvre (groop*index)
Performance ciné live sonore, visuelle et chorégraphique de Sonya Stefan et Alain Lefebvre, membres du collectif Montréalais groop*index, en résidence de création à l'EPAV pendant le Festival OFNI.
L'Écho Des Îles s'inspire du domaine de la danse contemporaine et explore l'énergie créée par des mouvements corporels ou mécaniques. En expérimentant sur différentes méthodes de représentation de la danse via des médiums analogiques, en manipulant lumières et filtres, les mouvements deviennent abstraction, désignés comme des expériences subjectives plutôt que représentatives.
La création sonore d'Alain Lefebvre marque le début de sa collaboration avec Sonya Stefan et vient souligner cette subjectivité en se servant de sons indésirables lo-fi oscillant entre ce qui est intrinsèquement musical ou non musical.

PASS OFNI intégral Festival = 15 €

Un PASS OFNI  acheté =  1 ticket de bus Vitalis Jour Découverte + 1 affiche

Consulter le programme ici, et ne manquez pas Marfa Girl de Larry Clark le vendredi 15 novembre à 18h3 au Dietrich

Festival O.F.N.I. / Nyktalop Mélodie
BP 97 - 86003 POITIERS Cedex - France

ofni@nyktalopmelodie.org  / www.ofni.biz
Tel./Fax : +33 (0)5 49 45 85 82

http://www.facebook.com/nyktalop.melodie

 

lundi 7 octobre 2013

Soirée exceptionnelle au TAP le mardi 15 octobre

De la part des étudiants du Master "Assistant-réalisateur": 

 

Double-cliquez pour voir le flyer en grand.

jeudi 27 juin 2013

Sauvons le théâtre

Les Lézards Optiques participent au mouvement de défense du bâtiment du théâtre à Poitiers et revendiquent la concertation démocratique et l'art pour tous. Puisqu'on vous dit que c'est possible...

jeudi 6 juin 2013

Avis aux poètes et aux cinéphiles restés enfants

Ne manquez pas ce vendredi la projection exceptionnelle de quelques-uns des Cinépoèmes et Films parlants de Pierre Alferi, EN SA PRESENCE.


Les premiers sont des courts-métrages rythmiques où le battement de la projection fait apparaître des mots et les reconfigure en poèmes, les seconds sont fondés sur un usage analytique et fantasmatique du remploi : des images de films servent d'écran à la projection sonore d'un texte qui les creuse de potentialités invues.

lundi 3 juin 2013

Journées d'étude

Si la question des rapports entre l'écrit et l'écran vous intéresse, vous êtes cordialement invités à assister aux journées d'étude "Littérature/cinéma: projections", ce vendredi 7 et samedi 8 juin, en salle des Actes de l'UFR Lettres et Langues. 


La projection cinématographique est, au premier chef, un dispositif optique ; un faisceau lumineux transporte en l’agrandissant, parfois en l’anamorphosant, une image sur un écran : image passée, qu’il actualise ; image fugace, dont il déploie l’évanescence ; image photogramme, qu’il met en mouvement et expose à la dissemblance. Pour le redire selon la triade « technique, pragmatique, symbolique » qui forme l’armature des dispositifs entendus comme « matrices d’interactions potentielles », la projection cinématographique est d’abord un mécanisme de reconfiguration d’images et de sons par transport lumineux (I) ; au niveau pragmatique, elle réalise l’immersion du spectateur (II) et organise une levée d’images visibles et mentales qui articulent le Réel et le symbolique (III). 
            
La participation émotionnelle que suscite l’optique n’est pas sans rapport avec le dispositif psychique du même nom, déplacement consistant à imputer à un autre un complexe refoulé dans l’inconscient, ce qui permet à la fois de l’extérioriser et de le dénier comme sien. Le cinéma apparaît alors comme une surface où s'inscrivent les traumas individuels et collectifs, auxquels la projection donne forme assimilable selon le modèle de la figurabilité inconsciente. Les deux versants du dispositif ont en commun d’être des mécanismes qui mettent en jeu un travail de déformation autant destiné à faire voir qu’à opacifier et faire écran.

On peut alors proposer cette définition restreinte de la projection : processus d’interaction et d’écart entre un spectateur et une image. La projection, en suscitant un léger décalage, empêche l’image de coïncider exactement à elle-même et, partant, l’ouvre à l’invu. C’est ce noyau du dispositif qu’il s’agit, d’abord, de mettre au travail pour repenser les rapports entre littérature et cinéma, cherchant les conditions et exemples du transport littéral de l’écrit sur le filmique et inversement. De façon minimale, on peut avancer que la projection spécifie les relations entre cinéma et littérature chaque fois qu’une mention graphique ou un texte lu se surimpressionnent à l’image, ou qu’imaginairement viennent miroiter l’un dans l’autre textes écrit et filmique : l’essentiel est que ce transport, dans ses ressemblances et écarts, sa coïncidence et ses glissements, suscite un effet de révélation que n’aurait pas atteint l’un ou l’autre seul. Si l’on reformule la délimitation restreinte de la projection en termes intermédiatiques, elle devient le processus d’interaction (surimpression / intervalle) entre un texte et une image, que l’un et l’autre soient visibles ou invisibles, actualisés ou connotés, au sein d’une œuvre intermédiatique (par exemple, Les Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard ou Le Maheur au Lido de Louis-René des Forêts), mais aussi d’un dispositif analytique, puisqu’il ne s’agit pas ici d’inter ou hypertextualité, mais de lecture et spectature ouvertes aux associations de la mémoire et de l’imagination. 


Vendredi 7 juin – Salle des Actes de l’UFR Lettres et Langues

Matinée : Histoire et théorie
Modérateur : Denis Mellier

9h30 : Véronique Campan, université de Poitiers
« La projection, entre dispositif, figure et métaphore »

10h30 : Marie Martin, université de Poitiers
« Du cinéma à la littérature, et retour : figures de la projection traumatique »

11h30 : Francisco Ferreira, université de Poitiers
« “Du début à la fin de ce livre immense” : l’histoire littéraire au prisme d’Histoire(s) du cinéma »


Après-midi : Fictions contemporaines
Modératrice : Marie Martin

14h30 : Sérgio Guimarães de Sousa, université du Minho Portugal
« L’essence cinématographique de l’écriture dans les micro-fictions de Jérôme Game (Flip-Book et La Fille du Far West) »

15h30 : Paul Echinard-Garin, université Paris III
« L’histoire fut suspendue mais se poursuit ailleurs : recyclage des films, projection des phrases chez Pierre Alferi »


18h : Projection-rencontre autour de Pierre Alferi, en sa présence
Pierre Alferi a écrit les textes des disques de Jeanne Balibar et collabore régulièrement avec Rodolphe Burger, de Kat Onoma.
Cinéma Le Dietrich (tarif unique à 5 euros)
Programme :
    Ne l'oublie pas (cinépoème)
    Tante Élisabeth (cinépoème)
    Élenfant (film parlant)
    Nuitée (cinépoème)
    La Protection des animaux (film parlant).



« On appelle ‘fantastique’ le cœur imaginaire de la projection, qui bat quand elle revient de loin derrière, des cauchemars d’enfant » (Pierre Alferi, Des enfants et des monstres). Les films choisis dessinent le territoire imaginaire de la projection pour cet artiste protéiforme, tour à tour et ensemble romancier, poète, critique, dessinateur et cinéaste, qui fonde son écriture filmique sur le battement rythmique du texte et de l’image, des souvenirs cinéphiles (de Dream of a Rarebit Fiend de Porter à Night of the Hunter de Laughton) et de l’invention verbale des figures. 


Samedi 8 juin – Salle des Actes de l’UFR Lettres et Langues

Matinée : Littérature, écrans, scènes
Modératrice : Véronique Campan

9h30 : Guillaume Bourgois, université Paris VIII
« Mon Cas (1986) de Manoel de Oliveira : texte projeté, textes en marche »

10h30 : Marie-Laure Guétin, université Paris Ouest Nanterre La Défense
« Le décor-écran : l’exemple des fictions du décor dévoilées à l’intermonde »

11h30 : Marie Vandenbussche-Cont, université Paris III
« Un Mage en été : du cinéma intérieur d’Olivier Cadiot au théâtre invisible de Ludovic Lagarde »


Après-midi : Ecriture et mondes possibles
Modérateur : Francisco Ferreira

14h30 : Alberto Bejarano, université Paris VIII
« Figures de Providence : Alain Resnais chez Roberto Bolaño »
  


mercredi 15 mai 2013

Holy motors, ou presque

L'un des groupes de L3 prépro cinéma est fier de vous présenter ici le film qu'il a réalisé dans le cadre des UE4 et 5, sous la responsabilité de Jean-Baptiste Germain.



Voici donc Rewind, une ode au cinéma, de Méliès aux "films suédés".

mardi 14 mai 2013

Ecrire le travail

Ne ratez surtout pas la mise en voix des textes que le parcours prépro théâtre a écrits lors de l'atelier d'écriture de Saintes, sous la houlette de Tibault Fayner.

Ce sera ce mardi 14 mai à 20h30 au Confort Moderne, à prix libre, avec des étudiants de L3 à la mise en scène et la lecture.


 L'expérience d'écriture sur le harcèlement au travail et le management par la terreur est décrite ici, et c'est beaucoup plus fort et vivant que l'affiche ne le laisse supposer...

samedi 11 mai 2013

Saturday Afternoon Fever

A l'initiative de Jean-Baptiste Germain, cinéaste et enseignant associé à l’Université de Poitiers, et de ses étudiants, un programme de courts-métrages réalisés cette année en Arts du spectacle (L3 et Master) sera montré le samedi 11 mai 2013 à partir de 15h au cinéma Le Dietrich

Les projections seront suivies d'un moment d’échange avec les étudiants autour de leur travail de réalisation.

Séance à prix libre.


La journée se poursuivra avec la projection de deux films soutenus par l'ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion), dont Jean-Baptiste Germain est membre administrateur

- 18h30 : La Tête la première d'Amélie Van Elmbt.

- 21h30 : Robert Mitchum est mort d'Olivier Babinet (précédé de son court métrage C'est plutôt genre Johnny Walker).
 Les deux réalisateurs seront présents pour discuter de leur film avec le public. 

Apéro offert et restauration légère à l'inter-séance. 


2 films = 10euros  / 1 film = tarifs habituels / Journée entièrement ASU.

Un atelier participatif avec le cinéaste Olivier Babinet sera mis en place à l'inter-séance (à confirmer).

dimanche 31 mars 2013

Cinéquizz pascal

Un œil, et pas un œuf, cinéma oblige...

Mais dans quel film ?

Un indice : l'homme qui ne rit jamais...

mercredi 27 mars 2013

Paroles de comédien

Dans la série "Nos étudiants prennent des initiatives, et c'est bien", voici une interview de Thomas Cousseau réalisée par Juliane Guillemet, actuellement en L3 Arts du spectacle.

Tout au long de la licence Arts du Spectacle, on nous parle de l'acteur. De sa formation, de son jeu, de sa condition. J'avais pour projet de me déplacer à Paris pour aller voir une pièce de théâtre, "A Tort et à raison" et vu que j'allais en voir des vrais, d'acteurs, je me suis dit que je pouvait toujours profiter de l'occasion pour demander une entrevue avec l'un d'entre eux, histoire d'avoir un point de vue éclairé sur le sujet. En regardant l'affiche du spectacle, le visage de l'un d'entre eux me semblait étrangement familier et pour cause : c'était celui de Thomas Cousseau, plus connu sous le nom de Lancelot Du Lac dans la série Kaamelott. Je lui ai donc demander de répondre aux questions que les étudiants m'avaient posées à son sujet et il à accepté d'y répondre, avec patience et sincérité.
 

Quelle formation avez-vous suivie ?

            Une formation de théâtre classique, d'abord un ou deux cours privés et ensuite j'ai passé le concours du Conservatoire que j'ai raté une première fois et la deuxième fois je l'ai eu. Ensuite j'ai passé trois ans au Conservatoire de Paris national supérieur.

Le métier d'acteur s'est-il imposé comme une évidence ?

            Comme une échappatoire, c'est venu assez tard mais c'était assez évident, oui.

Aucun autre métier ne vous aurait plu ?

            Je suis extrêmement paresseux et j'étais dans des études très classiques de classe préparatoire littéraire qui me plaisaient beaucoup, mais en dilettante, et ces classes c'est difficile de les faire en dilettante parce que ce sont des classes de compétition. Donc j'étais pas dans le truc, j'étais pas à ma place et puis il se trouve que je suis dans le métier depuis un certain nombre d'années, par le biais de mes parents. Dans mon adolescence je l'ai rejeté parce que je voyais que ça et que ça chez moi, ça ne me plaisait pas et puis mon caractère a fait que j'ai senti que c'était là que je pourrais « m'exprimer », sans employer de trop grands mots, et que c'était là et pas ailleurs, voilà pourquoi je parle d'échappatoire. A l'époque c'était nécessaire. Il fallait vraiment que je le fasse.

Vous venez donc vous-même d'une famille d'artistes ?

            Oui ma mère est comédienne et mon père travaillait aussi dans le milieu du théâtre.

Donc vous vous prédestiniez plutôt au théâtre j'imagine ?

            Non, en fait je voulais devenir réalisateur de cinéma, parce que je suis un fan de cinéma depuis que je suis tout petit et quand je faisais mes études une école s'ouvrait, qui est devenue aujourd'hui la FEMIS, qui était l'ex-IDEHC, et c'était juste au moment où je finissais le lycée et que j'accédais à la suite de mes études et il fallait que j'aie deux ans d'études pour pouvoir postuler à ce concours et puis mes parents m'ont dit « Si tu veux être réalisateur, vois déjà comment fonctionne un comédien ». Ils m'ont conseillé d'aller dans un cours de théâtre et finalement ça m'a vachement plu et je n'ai jamais passé la FEMIS, ce que je ne regrette pas d'ailleurs, et je ne suis donc pas devenu réalisateur mais un simple comédien.

Beaucoup d'acteurs sont aussi metteurs en scène, scénaristes, est-ce que vous avez déjà été tenté par ces métiers-là ?

            Scénariste non parce que je ne sais pas écrire, j'aime bien adapter par contre, j'ai fait des adaptations déjà, adaptations/traductions de Shakespeare parce que j'adore Shakespeare. Cet aspect-là de l'écriture je l'aime bien, c'est assez proche du métier d'acteur, c'est-à-dire que c'est pas nos mots à nous c'est les mots d'un autre, qu'on adapte, qu'on transforme pour un objet particulier : la scène, un spectacle de théâtre. Donc ça je l'ai fait pour Macbeth et Timon d'Athènes et puis metteur en scène je l'ai fait un petit peu parce qu'il y avait toujours cette envie qui courait depuis l'adolescence d'être réalisateur, d'être à l'origine des projets, mais c'est trop dur. J'ai pas la ténacité pour ça, j'ai pas la combativité pour ça. C'est encore pire qu'un acteur, non encore pire je ne sais pas mais c'est différent. C'est-à-dire qu'il faut d'abord aller chercher une chose, c'est l'argent, si vous ne savez pas faire ça vous n'avez quasiment aucune chance, quel que soit le talent que vous avez. Aller chercher de l'argent ou peut-être trouver des gens susceptibles d'aller le trouver pour vous c'est possible, c'est ce qu'on appelle des administrateurs ou des chargés de production qui vont frapper à la porte pour vous, donc il faut trouver cette personne-là. Moi je ne l'ai jamais trouvée et en plus les quelques fois où je me suis essayé à la mise en scène, là je vais bientôt le faire pour une amie, je ne m'estime pas suffisamment de talent pour insister dans ce créneau-là. Ce n'est pas tellement ma place.

Pourquoi Shakespeare ?

            C'est que je pense que c'est un des plus anciens souvenir que j'ai, gamin, à une époque que vous ne connaissez pas il y avait une chaîne qui s'appelait FR3, qui s'appelle aujourd'hui France 3, et qui diffusait les samedis après-midi des enregistrements de la BBC. Ils avaient enregistré toutes les pièces de Shakespeare, les comédiens anglais. Et quand je voyais ça je devais avoir, 7, 8 ans, 9 ans et je trouvais ça extraordinaire. Je comprenais pas 90 % du truc, mais ça me fascinait, j'adorais la musique, j'avais une émotion auditive, sensorielle... Je ne sais pas comment dire. Donc je parlais évidemment pas anglais vous vous doutez bien à 8-9 ans. A tel point que l'un des premiers projets importants que j'ai eu en mise en scène c'était Timon d'Athènes parce que je me souvenais de ce Timon d'Athènes que j'avais vu, j'en avais extrait la trame principale c'est-à-dire cet homme qui est riche et qui donne tout à ses amis et puis après il se retrouve très très pauvre et il s'adresse à ses amis et puis ils lui disent « Ah on est désolé on a rien donc on peut pas t'aider, on peut rien te prêter » , donc il finit tout seul, misanthrope. Donc voilà, petit garçon ça m'a vachement ému cette histoire. Donc Shakespeare ça vient de là. Et ça ne m'a pas quitté depuis.

Est-ce que vous pensez qu'il y a une qualité qui est nécessaire pour progresser dans le théâtre ?

            La patience, la ténacité... C'est les premières qualités qu'il faut. La ténacité pour tenir, pour rester dans ce métier, c'est trop dur. Et puis les conditions... On est un peu une profession, les métiers du spectacle, symbolique de tout le monde du travail et ce qui nous arrive à nous depuis des années ça arrive maintenant à d'autres professions, la précarité, tout ça, mais nous c'est ça depuis tout le temps. Mais même si c'était ça, ça s'est encore aggravé pour nous, on est dans une précarité incessante, sauf exceptions, il y a des comédiens qui travaillent régulièrement, pour 90 % d'entre nous c'est pas le cas. Donc c'est la galère tout le temps. Et ça ça use. Très très fort. Vraiment. Donc je pense que c'est ça la première qualité, la ténacité.

Vous avez le statut d'intermittent ?

            Oui.

Et qu'est-ce que vous pensez de cette volonté de la part des politiques de changer le statut d'intermittent, de le rendre plus difficile d'accès ?

            Je pense que c'est une hypocrisie monstrueuse, c'est déjà extrêmement difficile d'y accéder. C'est un peu symbolique de tout un tas d'autres choses. C'est une arnaque, quand les politiques nous disent que le statut d'intermittent est déficitaire c'est une arnaque, c'est pas vrai, si on regarde les chiffres ce n'est pas vrai. Le déficit il est extrêmement léger et il n'a pas varié depuis 20 à 30 ans, c'est toujours le même. Ça tient juste au fait que c'est une balance entre le nombre d'intermittents, de cotisations, tout ça, mais il est très faible contrairement à ce qui est prétendu, on annonce des chiffres... Je ne suis pas là pour défendre ma profession mais là aussi, je me répète, c'est représentatif des autres choses sur les déficits dans le système de santé tout ça, c'est une arnaque c'est un chiffre rouge qu'on nous montre mais ce n'est pas vrai. Cet argent-là il n'est plus là parce qu'on l'a enlevé. C'est des décisions politiques qui ont été prises. Il a été enlevé, il est à un autre endroit, il est dans l'endroit de gens qui s'en mettent plein les poches. Dans le privé. On ne peut pas demander à un hôpital d'être bénéficiaire, ce n'est pas possible, c'est absurde si on y réfléchit deux minutes. Après, le monde du spectacle c'est différent, il y a des spectacles qui peuvent être bénéficiaires, des films qui peuvent être bénéficiaires, mais il y en aura forcément qui ne le seront pas, c'est pas possible autrement donc il faut forcément l'argent public ou des mécènes, là je suis dans un système privé, il faut forcément un financement en parallèle. C'est pas possible que l'ensemble soit bénéficiaire.

Vous, par rapport au statut d'intermittent, c'est encore compliqué ou votre place est-elle déjà faite ?

            Il y a trois ans, quatre ans, j'étais au RSA. On peut passer des années à gagner extrêmement bien sa vie parce que tout à coup on va tourner, on va faire de la télé, ce qui est effectivement beaucoup mieux payé parce qu'on fait plus de jours et puis du théâtre et plein de choses et puis, tout à coup, on va avoir des revenus agréables, confortables, qui vont vous permettre quand vous n'avez pas de travail pendant 3-4 mois de ne pas être pris à la gorge. Et puis l'année d'après : rien. Moi j'ai passé deux ans sans rien. Sans un jour de travail. Pas un appel, rien du tout. Donc dans ces cas-là, on n’a plus d'intermittence, on n’a plus d'ASSEDIC, encore on a de la chance d'avoir le RSA, donc 400 et quelques euros par mois... Donc vous imaginez à Paris...

Et le fait d'avoir fait de la télé ne vous a pas facilité la chose ne serait-ce qu'au théâtre ?

            Sur le coup si, j'ai été reçu dans les castings un peu plus facilement et puis d'une façon beaucoup plus agréable aussi parce que là aussi, les castings c'est parfois un peu le parcours du combattant. Il y a eu une ou deux années où j'ai tourné un peu plus régulièrement, mais je ne faisais plus du tout de théâtre et puis après ça s'est arrêté d'un coup, je ne sais pas pourquoi et puis ça n'a toujours pas repris, en tout cas sur les tournages, je ne sais toujours pas pourquoi. Mais ça fait deux ans que j'ai énormément de travail du côté du théâtre, je déborde de projets, je vois plus le jour donc c'est bien, mais concernant les tournages c'est au point mort.

Ça vous manque ou pas ?

            Ça dépend. Ce qui peut me manquer c'est qu'à la télévision ce qui est agréable c'est quand on a des beaux rôles, même au théâtre... Mais là vous voyez au théâtre j'ai un rôle secondaire, j'adore ! L'année dernière j'ai joué aussi dans un autre théâtre privé, « Lettre d'une inconnue » (Ndlr : mis en scène par Christophe Lidon), j'avais un rôle en retrait, tout ça, j'ai adoré faire ça ! Tous les jours je venais travailler, il y avait à modifier des choses, c'est sans cesse. La télévision quand vous avez un petit rôle, vous arrivez sur un tournage, vous travaillez une journée, donc vous ne connaissez personne, donc vous vous faites maquiller dans votre loge, vous attendez parfois 5/6 heures de suite et puis on vous appelle, vous venez tourner, vous travaillez pendant 5, 10, 15, 20 minutes et puis c'est fini et au revoir. Alors, vous voyez, se motiver pour ça... Alors on se motive parce qu'on a envie de le faire mais au final c'est pas super passionnant d'investir tout ce travail en amont, c'est comme un 100 mètres, on vous dit « courez » et puis vous courez et tout à coup c'est fini. Les lumières sont éteintes il n'y a plus personne autour de vous. C'est pas une nourriture intellectuelle passionnante. Par contre quand vous avez un beau rôle, que vous êtes sur le plateau 5, 6, 7 jours, là ça commence à devenir intéressant. Comme sur Kaamelott, au début j'étais là très très souvent donc il y a de la nourriture, on a à rêver sur le personnage on peut se demander ce qu'il va devenir, comment va l'écrire le metteur en scène, le scénariste, il y a tout cet enrichissement-là.

Est-ce que vous avez déjà accepté des rôles purement alimentaires ?

            Bien sûr, évidemment. Alors il y a des fois où je suis en position de refuser, parce qu'il y a des trucs auxquels je ne crois pas du tout et d'autres fois où je ne suis absolument pas en position de refuser, donc il faut que j'accepte. Jusqu'à quand je ne peux pas vous dire. Mais je ne vous dirai peut-être pas lesquels.

Est-ce que vous avez des limites en tant qu'acteur ?

            J'ai des limites techniques. C'est quelque chose dont on ne parle pas beaucoup et c'est bizarre parce qu'en musique, c'est inévitable, il y a des rôles que vous ne pouvez pas chanter parce que vous n'avez pas les capacités techniques de le faire. S'il y a un rôle de baryton et que vous êtes un ténor et bien vous ne pouvez pas le chanter. Donc on ne vous ne le proposera jamais. Cette chose là, on n'y pense jamais pour les acteurs, mais pourtant ça existe. Moi il y a des rôles que je ne pourrais pas jouer parce que je n'en ai pas les capacités physiques, techniques.

Est-ce que vos rôles influencent votre personnalité ?

            Non, ce ne sont pas les rôles, c'est les auteurs... Ça oui. C'est les poètes, c'est les écrivains... Bien sûr que ça peut influencer, dans le sens où ça change mon regard sur le monde. Ce qui est passionnant dans l'art c'est ça, alors il y a plein d'arts que je ne connais pas ou très mal et dans lesquels je suis complexé parce que je n'y connais rien et n'y comprends rien. Et puis il y en a d'autres qui me touchent plus. Il se trouve que moi ça a été le cinéma, très très tôt, j'aime beaucoup lire, les auteurs me font voir le monde autrement, c'est une approche du monde, une connaissance des êtres humains qui n'est pas la même que la réalité évidemment, mais c'en est une autre. Donc là oui, ça influence ma personnalité.

On a souvent cette image du comédien qui serait tellement transporté par son rôle que ça affecterait ce qu'il est...

            Moi non. Il y a d'immenses acteurs pour qui c'est le cas, mais moi je n'en ai pas envie, je ne suis pas un extrémiste de ça. Il y a quelques jours j'ai lu la façon dont se comportait Daniel Day-Lewis sur les tournages... Je ne comprends pas. Mais après pourquoi pas ! C'est un immense acteur et la preuve est là, quand je le vois au cinéma je le trouve extraordinaire, donc il y a une efficacité et puis il y a d'autres acteurs, comme Patrick Dewaere, un acteur emblématique pour les comédiens français, c'est un acteur qui avait un rapport assez extrémiste par rapport à leur pratique, mais moi ce n'est pas le cas. L'essentiel c'est la vie ce n'est pas le théâtre. Le théâtre c'est un moyen de gagner sa vie, financièrement, et puis de vivre émotionnellement et de vivre des choses parfois magnifiques, parfois pas du tout, mais ce n'est pas l'essentiel, c'est juste un moyen. Alors peut-être que ça casse un mythe, mais moi ce n'est pas le cas, en même temps, pour contrebalancer ça, d'un côté le travail m'accapare d'une façon disproportionnée par rapport à une autre profession. Et ça peut être fatiguant pour les gens qui sont autour, parce qu'on y pense sans arrêt. Même quand je ne travaille pas j'y pense : en faisant du sport, en lisant... C'est une façon de m'enrichir, de me construire, pour être disponible, dans le sens où il faut parfois que je sois physiquement capable de répondre à une demande. J'ai joué des rôles de Shakespeare par exemple je m'étais vraiment préparé avant. Pas à la Daniel Day-Lewis, mais je m’étais préparé physiquement, vocalement parce que c'est une épreuve physique. Il faut tenir pendant deux heures et demie, trois heures, en étant toujours en scène, en ayant une dépense physique énorme. Toutes ces choses-là c'est un investissement dont on ne se rend pas compte, qui est en dehors du travail juste sur le plateau.

Est-ce que vous écoutez le public ?

            Bien évidemment ! C'est un dialogue. Souvent vous ne vous en rendez pas compte mais c'est un dialogue. Enfin en tout cas pour moi. Quand vous vous ennuyez on le sait, quand les gens bâillent on le sait, quand quelqu'un arrive en retard comme c'est arrivé hier, je le sais. Je sais que c'est une dame, je ne la vois pas, mais je le sais, elle a en plus son sac elle l'ouvre et elle le ferme trois fois, il y a des moments où j'ai envie de m'arrêter et de dire : « Prenez votre temps asseyez-vous on va vous attendre tous ensemble ». J'ai failli le faire hier, c'est plus facile quand je suis tout seul en scène, mais là il y avait mes camarades. Mais ça m'est arrivé, d'arrêter des représentations parce que je trouve qu'on n'a pas à subir tout de la part du public, tout comme il n'a pas à tout accepter de notre part, s'il en a envie il sort et ça je le respecte complètement et je le dis, ça m'est arrivé d'arrêter des représentations et de dire « Si ça ne vous intéresse pas, sortez, il n'y a pas de souci je peux comprendre et si vous voulez, vous nous attendez après et on en parle, mais là on a fait un travail et vous êtes en train de le bazarder ». C'est pas seulement entre moi et mes camarades sur scène que ça se passe, mais entre les personnes sur scène et les gens dans la salle, c'est un équilibre d'une fragilité inouïe. Et ça peut être rompu à n'importe quel moment. On a des capteurs de tous les côtés, même si on ne vous voit pas.

Qu'est-ce que vous pensez de la politique culturelle actuelle et de la centralisation de la culture à Paris ?

            La seule raison pour laquelle je suis un tout petit peu connu et que je suis arrêté parfois dans la rue, c'est parce que j'ai fait la série Kaamelott, faite, dirigée, pensée par Alexandre Astier qui est un Lyonnais, qui vit à Lyon et qui s'est posé la question de déménager à Paris quand la série à commencé à marcher et puis non, il est de Lyon, il reste à Lyon, sa famille est à Lyon. Et c'est un homme dont on dit souvent dans le métier « Ah c'est du piston ! », mais quand il a commencé il n'était connu de personne, j'avais joué avec lui dans un spectacle de théâtre, il est arrivé avec un court-métrage (Ndlr : Dies Irae), j'étais descendu à Lyon, on a fait ça sans aucune rémunération et ce court-métrage a remporté du succès et c'est devenu Kaamelott, une série qui a X saisons, 4, 5, 6 millions de téléspectateurs : c'est phénoménal ! Mais il est à Lyon, Alexandre Astier, il n'a pas déménagé.
            Moi après je suis à Paris depuis très longtemps donc je suis mal placé pour vous le dire. Après concernant la politique culturelle... est-ce que c'est pire qu'avant ? Je ne pourrais pas vous le dire... La politique actuelle du gouvernement je ne la connais pas assez, mais je crains qu'elle soit à l'image d'autres secteurs en ce moment c'est-à-dire que comme souvent quand on est un homme politique on prononce plein de phrases pendant la campagne et puis c'est la crise, comprenez bien ma bonne dame ! Il y a des restrictions budgétaires, voilà... Donc, partout, à Paris et en province, les budgets sont restreints, des compagnies sont obligées de déposer le bilan, des comédiens, des metteurs en scène arrêtent de travailler parce qu'il y a de moins en moins d'argent. Ça je pense que ce n'est pas tellement nouveau mais ça commence à s'accentuer, mais il y a quand même en province des théâtres nationaux, régionaux qui ont une activité importante, après ça dépend de l'engagement de leurs directeurs. Ils ont un cahier des charges où ils ont un certain nombre de choses à faire dans leur ville et ils sont tenus de les faire. Après est-ce qu'ils tiennent leurs engagements ça je ne peux pas vous le dire. Mais il y a eu un mouvement culturel et politique qui s'est appelé « La Décentralisation », je suis un enfant de ça puisque moi je suis né à Strasbourg, mes parents travaillaient à Strasbourg, en Alsace, où il y a un des Théâtres Nationaux de France... Partout en France il y a des théâtres en province, après c'est vrai que Paris semble concentrer le feu des paillettes et tout ça mais j'ai des amis qui travaillent très très bien en province, beaucoup plus confortablement que moi. Donc c'est pas une obligation, je pense que c'est une fausse image. Mais c'est vrai qu'il y a plus de spectacles. J'avais un entretien ce matin pour une éventuelle tournée du spectacle que vous avez vu, il nous à dit qu'il y avait 600 spectacles par jour à Paris... 600 spectacles, c'est hallucinant ! Comment le public n'augmente pas ? Donc forcément c'est un phare qui concentre l'attention. Après, le nerf de la guerre c'est souvent l'argent et en province il y a de l'argent pour moins de monde. Il y a des scènes importantes, après il y a moins de compagnies qu'à Paris, mais de toute façon elles ne pourraient pas travailler si elles étaient si nombreuses en province. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette question sur le centralisme, il y a au contraire une décentralisation qui a commencé il y a très longtemps, qui se ralentit forcément à cause de moyens aujourd'hui, mais qui est encore en œuvre. Donc il n'y a pas que Paris, non.


Vous êtes actuellement à l'affiche de À tort et à raison, qu'est ce qui vous à poussé à accepter ce rôle ?

            D'abord, c'était une période où je n'avais pas de travail. On parlait de travail alimentaire... donc ça, en l'occurrence... Je n'avais pas de travail ! C'était une proposition, je ne savais pas si le spectacle finirait par se monter parce qu'il a été très compliqué de le monter, il y a eu beaucoup d'obstacles, donc je me suis embringué dans cette aventure sans savoir si le spectacle se ferait. Peut-être que si j'avais eu autre chose j'aurais laissé tomber celui-là, là il se trouve qu'il n'y avait pas de télescopage entre les deux, donc... Après on entend souvent à la télé des acteurs qui disent « Oui j'ai fait ça parce que c'était le projet qui me plaisait... », mais la plupart d'entre nous, on fait ça parce qu'on a pas le choix entre 15 000 projets, il faut manger, il faut vivre, voilà... Et en plus, plus on travaille plus on s'améliore. Un musicien si vous le privez de son instrument pendant, des semaines, des mois, il perd, il s'appauvrit. Tout à coup les doigts sont moins agiles. Donc voilà, on a besoin de travailler, pas seulement pour manger mais aussi pour nourrir notre instrument. Donc ça c'était la première réponse, maintenant la deuxième réponse, un peu plus artistique c'est que je trouve la pièce intéressante. J'ai des critiques à lui faire, mais je la trouve intéressante. Je trouve que comme souvent, comme les Anglo-Saxons savent le faire, il y a une grande rigueur sur la vérité historique. Il n’a pas inventé 15 000 trucs, Harwood, il est extrêmement respectueux de ce qui s'est vraiment passé. Donc les personnages que vous avez vus, ils ont plus ou moins existé. Furtwängler, il a existé, on le sait, mon personnage on présume que ce n'est pas un violoniste mais un violoncelliste. Il y avait assez peu de nazis purs et durs dans l'orchestre, il était extrêmement protégé cet orchestre, mais il y en avait quand même quelques-uns, forcément. Et il y avait notamment un violoncelliste, nazi convaincu, qui faisait « Heil Hitler » le matin quand ils arrivaient et puis, et là c'est les dernières précisions que j'ai eues par une spécialiste du sujet parce qu'il y a des archives qui sont en train d'être révélées du côté  Russe, et donc durant le procès de Furtwängler ce violoncelliste s'est opposé violemment à Furtwängler, il a été appelé comme témoin à charge. Donc je trouve que la pièce est bien faite de ce côté-là, en plus elle introduit un certain nombre de personnages, on sent un artisan, je parle de l'auteur, habile, mettant en scène des personnages qui vont s'enrichir les uns les autres, qui vont faire des étincelles.


Juliane Guillemet