dimanche 31 mars 2013

Cinéquizz pascal

Un œil, et pas un œuf, cinéma oblige...

Mais dans quel film ?

Un indice : l'homme qui ne rit jamais...

mercredi 27 mars 2013

Paroles de comédien

Dans la série "Nos étudiants prennent des initiatives, et c'est bien", voici une interview de Thomas Cousseau réalisée par Juliane Guillemet, actuellement en L3 Arts du spectacle.

Tout au long de la licence Arts du Spectacle, on nous parle de l'acteur. De sa formation, de son jeu, de sa condition. J'avais pour projet de me déplacer à Paris pour aller voir une pièce de théâtre, "A Tort et à raison" et vu que j'allais en voir des vrais, d'acteurs, je me suis dit que je pouvait toujours profiter de l'occasion pour demander une entrevue avec l'un d'entre eux, histoire d'avoir un point de vue éclairé sur le sujet. En regardant l'affiche du spectacle, le visage de l'un d'entre eux me semblait étrangement familier et pour cause : c'était celui de Thomas Cousseau, plus connu sous le nom de Lancelot Du Lac dans la série Kaamelott. Je lui ai donc demander de répondre aux questions que les étudiants m'avaient posées à son sujet et il à accepté d'y répondre, avec patience et sincérité.
 

Quelle formation avez-vous suivie ?

            Une formation de théâtre classique, d'abord un ou deux cours privés et ensuite j'ai passé le concours du Conservatoire que j'ai raté une première fois et la deuxième fois je l'ai eu. Ensuite j'ai passé trois ans au Conservatoire de Paris national supérieur.

Le métier d'acteur s'est-il imposé comme une évidence ?

            Comme une échappatoire, c'est venu assez tard mais c'était assez évident, oui.

Aucun autre métier ne vous aurait plu ?

            Je suis extrêmement paresseux et j'étais dans des études très classiques de classe préparatoire littéraire qui me plaisaient beaucoup, mais en dilettante, et ces classes c'est difficile de les faire en dilettante parce que ce sont des classes de compétition. Donc j'étais pas dans le truc, j'étais pas à ma place et puis il se trouve que je suis dans le métier depuis un certain nombre d'années, par le biais de mes parents. Dans mon adolescence je l'ai rejeté parce que je voyais que ça et que ça chez moi, ça ne me plaisait pas et puis mon caractère a fait que j'ai senti que c'était là que je pourrais « m'exprimer », sans employer de trop grands mots, et que c'était là et pas ailleurs, voilà pourquoi je parle d'échappatoire. A l'époque c'était nécessaire. Il fallait vraiment que je le fasse.

Vous venez donc vous-même d'une famille d'artistes ?

            Oui ma mère est comédienne et mon père travaillait aussi dans le milieu du théâtre.

Donc vous vous prédestiniez plutôt au théâtre j'imagine ?

            Non, en fait je voulais devenir réalisateur de cinéma, parce que je suis un fan de cinéma depuis que je suis tout petit et quand je faisais mes études une école s'ouvrait, qui est devenue aujourd'hui la FEMIS, qui était l'ex-IDEHC, et c'était juste au moment où je finissais le lycée et que j'accédais à la suite de mes études et il fallait que j'aie deux ans d'études pour pouvoir postuler à ce concours et puis mes parents m'ont dit « Si tu veux être réalisateur, vois déjà comment fonctionne un comédien ». Ils m'ont conseillé d'aller dans un cours de théâtre et finalement ça m'a vachement plu et je n'ai jamais passé la FEMIS, ce que je ne regrette pas d'ailleurs, et je ne suis donc pas devenu réalisateur mais un simple comédien.

Beaucoup d'acteurs sont aussi metteurs en scène, scénaristes, est-ce que vous avez déjà été tenté par ces métiers-là ?

            Scénariste non parce que je ne sais pas écrire, j'aime bien adapter par contre, j'ai fait des adaptations déjà, adaptations/traductions de Shakespeare parce que j'adore Shakespeare. Cet aspect-là de l'écriture je l'aime bien, c'est assez proche du métier d'acteur, c'est-à-dire que c'est pas nos mots à nous c'est les mots d'un autre, qu'on adapte, qu'on transforme pour un objet particulier : la scène, un spectacle de théâtre. Donc ça je l'ai fait pour Macbeth et Timon d'Athènes et puis metteur en scène je l'ai fait un petit peu parce qu'il y avait toujours cette envie qui courait depuis l'adolescence d'être réalisateur, d'être à l'origine des projets, mais c'est trop dur. J'ai pas la ténacité pour ça, j'ai pas la combativité pour ça. C'est encore pire qu'un acteur, non encore pire je ne sais pas mais c'est différent. C'est-à-dire qu'il faut d'abord aller chercher une chose, c'est l'argent, si vous ne savez pas faire ça vous n'avez quasiment aucune chance, quel que soit le talent que vous avez. Aller chercher de l'argent ou peut-être trouver des gens susceptibles d'aller le trouver pour vous c'est possible, c'est ce qu'on appelle des administrateurs ou des chargés de production qui vont frapper à la porte pour vous, donc il faut trouver cette personne-là. Moi je ne l'ai jamais trouvée et en plus les quelques fois où je me suis essayé à la mise en scène, là je vais bientôt le faire pour une amie, je ne m'estime pas suffisamment de talent pour insister dans ce créneau-là. Ce n'est pas tellement ma place.

Pourquoi Shakespeare ?

            C'est que je pense que c'est un des plus anciens souvenir que j'ai, gamin, à une époque que vous ne connaissez pas il y avait une chaîne qui s'appelait FR3, qui s'appelle aujourd'hui France 3, et qui diffusait les samedis après-midi des enregistrements de la BBC. Ils avaient enregistré toutes les pièces de Shakespeare, les comédiens anglais. Et quand je voyais ça je devais avoir, 7, 8 ans, 9 ans et je trouvais ça extraordinaire. Je comprenais pas 90 % du truc, mais ça me fascinait, j'adorais la musique, j'avais une émotion auditive, sensorielle... Je ne sais pas comment dire. Donc je parlais évidemment pas anglais vous vous doutez bien à 8-9 ans. A tel point que l'un des premiers projets importants que j'ai eu en mise en scène c'était Timon d'Athènes parce que je me souvenais de ce Timon d'Athènes que j'avais vu, j'en avais extrait la trame principale c'est-à-dire cet homme qui est riche et qui donne tout à ses amis et puis après il se retrouve très très pauvre et il s'adresse à ses amis et puis ils lui disent « Ah on est désolé on a rien donc on peut pas t'aider, on peut rien te prêter » , donc il finit tout seul, misanthrope. Donc voilà, petit garçon ça m'a vachement ému cette histoire. Donc Shakespeare ça vient de là. Et ça ne m'a pas quitté depuis.

Est-ce que vous pensez qu'il y a une qualité qui est nécessaire pour progresser dans le théâtre ?

            La patience, la ténacité... C'est les premières qualités qu'il faut. La ténacité pour tenir, pour rester dans ce métier, c'est trop dur. Et puis les conditions... On est un peu une profession, les métiers du spectacle, symbolique de tout le monde du travail et ce qui nous arrive à nous depuis des années ça arrive maintenant à d'autres professions, la précarité, tout ça, mais nous c'est ça depuis tout le temps. Mais même si c'était ça, ça s'est encore aggravé pour nous, on est dans une précarité incessante, sauf exceptions, il y a des comédiens qui travaillent régulièrement, pour 90 % d'entre nous c'est pas le cas. Donc c'est la galère tout le temps. Et ça ça use. Très très fort. Vraiment. Donc je pense que c'est ça la première qualité, la ténacité.

Vous avez le statut d'intermittent ?

            Oui.

Et qu'est-ce que vous pensez de cette volonté de la part des politiques de changer le statut d'intermittent, de le rendre plus difficile d'accès ?

            Je pense que c'est une hypocrisie monstrueuse, c'est déjà extrêmement difficile d'y accéder. C'est un peu symbolique de tout un tas d'autres choses. C'est une arnaque, quand les politiques nous disent que le statut d'intermittent est déficitaire c'est une arnaque, c'est pas vrai, si on regarde les chiffres ce n'est pas vrai. Le déficit il est extrêmement léger et il n'a pas varié depuis 20 à 30 ans, c'est toujours le même. Ça tient juste au fait que c'est une balance entre le nombre d'intermittents, de cotisations, tout ça, mais il est très faible contrairement à ce qui est prétendu, on annonce des chiffres... Je ne suis pas là pour défendre ma profession mais là aussi, je me répète, c'est représentatif des autres choses sur les déficits dans le système de santé tout ça, c'est une arnaque c'est un chiffre rouge qu'on nous montre mais ce n'est pas vrai. Cet argent-là il n'est plus là parce qu'on l'a enlevé. C'est des décisions politiques qui ont été prises. Il a été enlevé, il est à un autre endroit, il est dans l'endroit de gens qui s'en mettent plein les poches. Dans le privé. On ne peut pas demander à un hôpital d'être bénéficiaire, ce n'est pas possible, c'est absurde si on y réfléchit deux minutes. Après, le monde du spectacle c'est différent, il y a des spectacles qui peuvent être bénéficiaires, des films qui peuvent être bénéficiaires, mais il y en aura forcément qui ne le seront pas, c'est pas possible autrement donc il faut forcément l'argent public ou des mécènes, là je suis dans un système privé, il faut forcément un financement en parallèle. C'est pas possible que l'ensemble soit bénéficiaire.

Vous, par rapport au statut d'intermittent, c'est encore compliqué ou votre place est-elle déjà faite ?

            Il y a trois ans, quatre ans, j'étais au RSA. On peut passer des années à gagner extrêmement bien sa vie parce que tout à coup on va tourner, on va faire de la télé, ce qui est effectivement beaucoup mieux payé parce qu'on fait plus de jours et puis du théâtre et plein de choses et puis, tout à coup, on va avoir des revenus agréables, confortables, qui vont vous permettre quand vous n'avez pas de travail pendant 3-4 mois de ne pas être pris à la gorge. Et puis l'année d'après : rien. Moi j'ai passé deux ans sans rien. Sans un jour de travail. Pas un appel, rien du tout. Donc dans ces cas-là, on n’a plus d'intermittence, on n’a plus d'ASSEDIC, encore on a de la chance d'avoir le RSA, donc 400 et quelques euros par mois... Donc vous imaginez à Paris...

Et le fait d'avoir fait de la télé ne vous a pas facilité la chose ne serait-ce qu'au théâtre ?

            Sur le coup si, j'ai été reçu dans les castings un peu plus facilement et puis d'une façon beaucoup plus agréable aussi parce que là aussi, les castings c'est parfois un peu le parcours du combattant. Il y a eu une ou deux années où j'ai tourné un peu plus régulièrement, mais je ne faisais plus du tout de théâtre et puis après ça s'est arrêté d'un coup, je ne sais pas pourquoi et puis ça n'a toujours pas repris, en tout cas sur les tournages, je ne sais toujours pas pourquoi. Mais ça fait deux ans que j'ai énormément de travail du côté du théâtre, je déborde de projets, je vois plus le jour donc c'est bien, mais concernant les tournages c'est au point mort.

Ça vous manque ou pas ?

            Ça dépend. Ce qui peut me manquer c'est qu'à la télévision ce qui est agréable c'est quand on a des beaux rôles, même au théâtre... Mais là vous voyez au théâtre j'ai un rôle secondaire, j'adore ! L'année dernière j'ai joué aussi dans un autre théâtre privé, « Lettre d'une inconnue » (Ndlr : mis en scène par Christophe Lidon), j'avais un rôle en retrait, tout ça, j'ai adoré faire ça ! Tous les jours je venais travailler, il y avait à modifier des choses, c'est sans cesse. La télévision quand vous avez un petit rôle, vous arrivez sur un tournage, vous travaillez une journée, donc vous ne connaissez personne, donc vous vous faites maquiller dans votre loge, vous attendez parfois 5/6 heures de suite et puis on vous appelle, vous venez tourner, vous travaillez pendant 5, 10, 15, 20 minutes et puis c'est fini et au revoir. Alors, vous voyez, se motiver pour ça... Alors on se motive parce qu'on a envie de le faire mais au final c'est pas super passionnant d'investir tout ce travail en amont, c'est comme un 100 mètres, on vous dit « courez » et puis vous courez et tout à coup c'est fini. Les lumières sont éteintes il n'y a plus personne autour de vous. C'est pas une nourriture intellectuelle passionnante. Par contre quand vous avez un beau rôle, que vous êtes sur le plateau 5, 6, 7 jours, là ça commence à devenir intéressant. Comme sur Kaamelott, au début j'étais là très très souvent donc il y a de la nourriture, on a à rêver sur le personnage on peut se demander ce qu'il va devenir, comment va l'écrire le metteur en scène, le scénariste, il y a tout cet enrichissement-là.

Est-ce que vous avez déjà accepté des rôles purement alimentaires ?

            Bien sûr, évidemment. Alors il y a des fois où je suis en position de refuser, parce qu'il y a des trucs auxquels je ne crois pas du tout et d'autres fois où je ne suis absolument pas en position de refuser, donc il faut que j'accepte. Jusqu'à quand je ne peux pas vous dire. Mais je ne vous dirai peut-être pas lesquels.

Est-ce que vous avez des limites en tant qu'acteur ?

            J'ai des limites techniques. C'est quelque chose dont on ne parle pas beaucoup et c'est bizarre parce qu'en musique, c'est inévitable, il y a des rôles que vous ne pouvez pas chanter parce que vous n'avez pas les capacités techniques de le faire. S'il y a un rôle de baryton et que vous êtes un ténor et bien vous ne pouvez pas le chanter. Donc on ne vous ne le proposera jamais. Cette chose là, on n'y pense jamais pour les acteurs, mais pourtant ça existe. Moi il y a des rôles que je ne pourrais pas jouer parce que je n'en ai pas les capacités physiques, techniques.

Est-ce que vos rôles influencent votre personnalité ?

            Non, ce ne sont pas les rôles, c'est les auteurs... Ça oui. C'est les poètes, c'est les écrivains... Bien sûr que ça peut influencer, dans le sens où ça change mon regard sur le monde. Ce qui est passionnant dans l'art c'est ça, alors il y a plein d'arts que je ne connais pas ou très mal et dans lesquels je suis complexé parce que je n'y connais rien et n'y comprends rien. Et puis il y en a d'autres qui me touchent plus. Il se trouve que moi ça a été le cinéma, très très tôt, j'aime beaucoup lire, les auteurs me font voir le monde autrement, c'est une approche du monde, une connaissance des êtres humains qui n'est pas la même que la réalité évidemment, mais c'en est une autre. Donc là oui, ça influence ma personnalité.

On a souvent cette image du comédien qui serait tellement transporté par son rôle que ça affecterait ce qu'il est...

            Moi non. Il y a d'immenses acteurs pour qui c'est le cas, mais moi je n'en ai pas envie, je ne suis pas un extrémiste de ça. Il y a quelques jours j'ai lu la façon dont se comportait Daniel Day-Lewis sur les tournages... Je ne comprends pas. Mais après pourquoi pas ! C'est un immense acteur et la preuve est là, quand je le vois au cinéma je le trouve extraordinaire, donc il y a une efficacité et puis il y a d'autres acteurs, comme Patrick Dewaere, un acteur emblématique pour les comédiens français, c'est un acteur qui avait un rapport assez extrémiste par rapport à leur pratique, mais moi ce n'est pas le cas. L'essentiel c'est la vie ce n'est pas le théâtre. Le théâtre c'est un moyen de gagner sa vie, financièrement, et puis de vivre émotionnellement et de vivre des choses parfois magnifiques, parfois pas du tout, mais ce n'est pas l'essentiel, c'est juste un moyen. Alors peut-être que ça casse un mythe, mais moi ce n'est pas le cas, en même temps, pour contrebalancer ça, d'un côté le travail m'accapare d'une façon disproportionnée par rapport à une autre profession. Et ça peut être fatiguant pour les gens qui sont autour, parce qu'on y pense sans arrêt. Même quand je ne travaille pas j'y pense : en faisant du sport, en lisant... C'est une façon de m'enrichir, de me construire, pour être disponible, dans le sens où il faut parfois que je sois physiquement capable de répondre à une demande. J'ai joué des rôles de Shakespeare par exemple je m'étais vraiment préparé avant. Pas à la Daniel Day-Lewis, mais je m’étais préparé physiquement, vocalement parce que c'est une épreuve physique. Il faut tenir pendant deux heures et demie, trois heures, en étant toujours en scène, en ayant une dépense physique énorme. Toutes ces choses-là c'est un investissement dont on ne se rend pas compte, qui est en dehors du travail juste sur le plateau.

Est-ce que vous écoutez le public ?

            Bien évidemment ! C'est un dialogue. Souvent vous ne vous en rendez pas compte mais c'est un dialogue. Enfin en tout cas pour moi. Quand vous vous ennuyez on le sait, quand les gens bâillent on le sait, quand quelqu'un arrive en retard comme c'est arrivé hier, je le sais. Je sais que c'est une dame, je ne la vois pas, mais je le sais, elle a en plus son sac elle l'ouvre et elle le ferme trois fois, il y a des moments où j'ai envie de m'arrêter et de dire : « Prenez votre temps asseyez-vous on va vous attendre tous ensemble ». J'ai failli le faire hier, c'est plus facile quand je suis tout seul en scène, mais là il y avait mes camarades. Mais ça m'est arrivé, d'arrêter des représentations parce que je trouve qu'on n'a pas à subir tout de la part du public, tout comme il n'a pas à tout accepter de notre part, s'il en a envie il sort et ça je le respecte complètement et je le dis, ça m'est arrivé d'arrêter des représentations et de dire « Si ça ne vous intéresse pas, sortez, il n'y a pas de souci je peux comprendre et si vous voulez, vous nous attendez après et on en parle, mais là on a fait un travail et vous êtes en train de le bazarder ». C'est pas seulement entre moi et mes camarades sur scène que ça se passe, mais entre les personnes sur scène et les gens dans la salle, c'est un équilibre d'une fragilité inouïe. Et ça peut être rompu à n'importe quel moment. On a des capteurs de tous les côtés, même si on ne vous voit pas.

Qu'est-ce que vous pensez de la politique culturelle actuelle et de la centralisation de la culture à Paris ?

            La seule raison pour laquelle je suis un tout petit peu connu et que je suis arrêté parfois dans la rue, c'est parce que j'ai fait la série Kaamelott, faite, dirigée, pensée par Alexandre Astier qui est un Lyonnais, qui vit à Lyon et qui s'est posé la question de déménager à Paris quand la série à commencé à marcher et puis non, il est de Lyon, il reste à Lyon, sa famille est à Lyon. Et c'est un homme dont on dit souvent dans le métier « Ah c'est du piston ! », mais quand il a commencé il n'était connu de personne, j'avais joué avec lui dans un spectacle de théâtre, il est arrivé avec un court-métrage (Ndlr : Dies Irae), j'étais descendu à Lyon, on a fait ça sans aucune rémunération et ce court-métrage a remporté du succès et c'est devenu Kaamelott, une série qui a X saisons, 4, 5, 6 millions de téléspectateurs : c'est phénoménal ! Mais il est à Lyon, Alexandre Astier, il n'a pas déménagé.
            Moi après je suis à Paris depuis très longtemps donc je suis mal placé pour vous le dire. Après concernant la politique culturelle... est-ce que c'est pire qu'avant ? Je ne pourrais pas vous le dire... La politique actuelle du gouvernement je ne la connais pas assez, mais je crains qu'elle soit à l'image d'autres secteurs en ce moment c'est-à-dire que comme souvent quand on est un homme politique on prononce plein de phrases pendant la campagne et puis c'est la crise, comprenez bien ma bonne dame ! Il y a des restrictions budgétaires, voilà... Donc, partout, à Paris et en province, les budgets sont restreints, des compagnies sont obligées de déposer le bilan, des comédiens, des metteurs en scène arrêtent de travailler parce qu'il y a de moins en moins d'argent. Ça je pense que ce n'est pas tellement nouveau mais ça commence à s'accentuer, mais il y a quand même en province des théâtres nationaux, régionaux qui ont une activité importante, après ça dépend de l'engagement de leurs directeurs. Ils ont un cahier des charges où ils ont un certain nombre de choses à faire dans leur ville et ils sont tenus de les faire. Après est-ce qu'ils tiennent leurs engagements ça je ne peux pas vous le dire. Mais il y a eu un mouvement culturel et politique qui s'est appelé « La Décentralisation », je suis un enfant de ça puisque moi je suis né à Strasbourg, mes parents travaillaient à Strasbourg, en Alsace, où il y a un des Théâtres Nationaux de France... Partout en France il y a des théâtres en province, après c'est vrai que Paris semble concentrer le feu des paillettes et tout ça mais j'ai des amis qui travaillent très très bien en province, beaucoup plus confortablement que moi. Donc c'est pas une obligation, je pense que c'est une fausse image. Mais c'est vrai qu'il y a plus de spectacles. J'avais un entretien ce matin pour une éventuelle tournée du spectacle que vous avez vu, il nous à dit qu'il y avait 600 spectacles par jour à Paris... 600 spectacles, c'est hallucinant ! Comment le public n'augmente pas ? Donc forcément c'est un phare qui concentre l'attention. Après, le nerf de la guerre c'est souvent l'argent et en province il y a de l'argent pour moins de monde. Il y a des scènes importantes, après il y a moins de compagnies qu'à Paris, mais de toute façon elles ne pourraient pas travailler si elles étaient si nombreuses en province. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette question sur le centralisme, il y a au contraire une décentralisation qui a commencé il y a très longtemps, qui se ralentit forcément à cause de moyens aujourd'hui, mais qui est encore en œuvre. Donc il n'y a pas que Paris, non.


Vous êtes actuellement à l'affiche de À tort et à raison, qu'est ce qui vous à poussé à accepter ce rôle ?

            D'abord, c'était une période où je n'avais pas de travail. On parlait de travail alimentaire... donc ça, en l'occurrence... Je n'avais pas de travail ! C'était une proposition, je ne savais pas si le spectacle finirait par se monter parce qu'il a été très compliqué de le monter, il y a eu beaucoup d'obstacles, donc je me suis embringué dans cette aventure sans savoir si le spectacle se ferait. Peut-être que si j'avais eu autre chose j'aurais laissé tomber celui-là, là il se trouve qu'il n'y avait pas de télescopage entre les deux, donc... Après on entend souvent à la télé des acteurs qui disent « Oui j'ai fait ça parce que c'était le projet qui me plaisait... », mais la plupart d'entre nous, on fait ça parce qu'on a pas le choix entre 15 000 projets, il faut manger, il faut vivre, voilà... Et en plus, plus on travaille plus on s'améliore. Un musicien si vous le privez de son instrument pendant, des semaines, des mois, il perd, il s'appauvrit. Tout à coup les doigts sont moins agiles. Donc voilà, on a besoin de travailler, pas seulement pour manger mais aussi pour nourrir notre instrument. Donc ça c'était la première réponse, maintenant la deuxième réponse, un peu plus artistique c'est que je trouve la pièce intéressante. J'ai des critiques à lui faire, mais je la trouve intéressante. Je trouve que comme souvent, comme les Anglo-Saxons savent le faire, il y a une grande rigueur sur la vérité historique. Il n’a pas inventé 15 000 trucs, Harwood, il est extrêmement respectueux de ce qui s'est vraiment passé. Donc les personnages que vous avez vus, ils ont plus ou moins existé. Furtwängler, il a existé, on le sait, mon personnage on présume que ce n'est pas un violoniste mais un violoncelliste. Il y avait assez peu de nazis purs et durs dans l'orchestre, il était extrêmement protégé cet orchestre, mais il y en avait quand même quelques-uns, forcément. Et il y avait notamment un violoncelliste, nazi convaincu, qui faisait « Heil Hitler » le matin quand ils arrivaient et puis, et là c'est les dernières précisions que j'ai eues par une spécialiste du sujet parce qu'il y a des archives qui sont en train d'être révélées du côté  Russe, et donc durant le procès de Furtwängler ce violoncelliste s'est opposé violemment à Furtwängler, il a été appelé comme témoin à charge. Donc je trouve que la pièce est bien faite de ce côté-là, en plus elle introduit un certain nombre de personnages, on sent un artisan, je parle de l'auteur, habile, mettant en scène des personnages qui vont s'enrichir les uns les autres, qui vont faire des étincelles.


Juliane Guillemet

dimanche 24 mars 2013

Michel Foucault, philosophe et militant

Dès demain commencent quatre jours de manifestations (conférences, projections, spectacles) autour de la pensée du philosophe Michel Foucault.

J'attire en particulier votre attention sur l'atelier Corps utopique, dirigé par deux  comédiennes du Collectif 71, Sara Louis et Lucie Nicolas, avec les étudiants de Master 1  Professionnel "Assistant à la mise en scène", des étudiants de SUAPS, et les élèves du  Conservatoire. 

Ce spectacle aura lieu à 18h mardi 26 mars, au plateau B du TAP. Durée : 30 minutes


« "En tous cas, il y a une chose certaine, c’est que le corps humain est l’acteur principal  de toutes les utopies". 
De l’Histoire de la folie à l’Histoire de la sexualité, du corps  des condamnés aux corps disciplinés des détenus, le corps est central dans l’œuvre de  Foucault. Dans Le Corps Utopique, conférence radiophonique donnée en 1966, Foucault  arpente le corps comme un territoire. Espace a priori limité, personnel, imposé à chacun  mais territoire que nous partageons en commun. Traversé de fantasmes et outil de tous les  possibles, le corps est à la fois sujet et objet des utopies de l’homme. 
Qu’est-ce qu’un corps collectif ? Comment penser à plusieurs ? Les textes de Foucault font souvent appel à l’archive ou à la littérature. Nous verrons comment Maupassant ou Homère sont aussi des compagnons de route, des "corps étrangers", ouvrant à l’intérieur du texte des brèches à l’imaginaire, si nécessaire aux utopies ».

vendredi 22 mars 2013

Tom et Lou

Tom et Lou est un spectacle inspiré de l'histoire de Florence Rey et du fait divers tragique qui l'a fait connaître : la cavale "A bout de Souffle" de deux amoureux et la fusillade place de la Nation le 4 octobre 1994. 


Il se joue à  la MCL Le Local, face à l'espace Mendès-France, du 9 au 13 Avril. Surtout, c'est Soline Deplanche qui incarne Lou, alors ça va dépoter  !

Les place, à 10€, sont en vente depuis hier au Local.

They own the night

Ou comment venir à la Nuit ?

La nuit pour en finir avec la nuit

Et si l'Apocalypse avait bien eu lieu le 21 décembre 2012, sans même que nous en prenions conscience ?

Nous sommes tous pris dans un sommeil illusoire, alors que le monde autour de nous n'est plus que ruines et désolation. Il est temps de nous réveiller avec les Lézards Optiques. Ce soir, la Nuit Post-apocal'optique nous offre une chance d'ouvrir les yeux et d'affronter la réalité.


Consultez ici le programme :
Nuit Post-apocal'optique

Découvrez ici ce qui se passe vraiment :
http://nuit-post-apocaloptique.tumblr.com

Apprenez ici à survivre :
http://www.youtube.com/watch?v=ioNfmJBbq3Q

Et, surtout, venez nombreux : les étudiants en Arts du spectacle peuvent encore sauver le monde.

lundi 18 mars 2013

LLoyd, retour vers le futur

Voici la seconde partie des aventures d'Harold Lloyd à Hollywood, racontée par Cinerestor. Je remercie une nouvelle fois Benjamin Merlet de partager de façon si didactique sa passion pour le cinéma muet, et de contribuer ainsi à la vie du blog.


Vous pourrez notamment admirer vers la fin quelques cascades physiques impressionnantes, même si Lloyd n'était pas aussi casse-cou que Keaton, et a plutôt incarné des Américains moyens, comme vous l'explique Cinerestor.

dimanche 10 mars 2013

Harold Lloyd "cinerestoré"

Nouvel arrivage des productions de Benjamin-Cinérestor-Merlet, un épisode consacré au burlesque américain Harold Lloyd, connu notamment pour son film Safety Last (Monte là-dessus, 1923), où il est suspendu dans le vide à l'aiguille d'une horloge.


Découvrez en davantage sur ce fameux comique au personnage naïf plongé dans des situations qui le dépassent.

dimanche 3 mars 2013

L'amour toujours (le 5 mars en particulier)

Dans le sillage des travaux de Pascal Rambert (Le Début de l'A, et Clôture de l'amour), le Laboratoire d'études théâtrales 2013 vous convie à la représentation de Quatre courtes études scéniques à propos de la rupture amoureuse

Photo de Christophe Raynaud De Lage, Clôture de l'amour 
(Stanislas Nordey et Audrey Bonnet)

Réalisée par les étudiants de deuxième et troisième années du parcours théâtre du département Arts du Spectacle, cette représentation aura lieu le mardi 5 mars à 19h30, à la Maison des Étudiants. Le spectacle sera suivi d'une rencontre avec l'équipe (et d'une séance de dédicaces bien sûr).