vendredi 7 février 2014

Filmer le travail, ça commence aujourd'hui

Poitiers s'affirme depuis plusieurs années comme une capitale du cinéma le plus exigeant, nécessaire et divers, avec pas moins de trois festivals par an : les désormais fameuses Rencontres Internationales Henri Langlois (les écoles de cinéma, en décembre), le festival OFNI (sur la galaxie expérimentale et de recherche, en novembre) et enfin, dernier né mais déjà très prometteur : "Filmer le travail" (sur le cinéma politique engagé dans les enjeux et combats des travailleurs de tous secteurs).


La cinquième édition se déroule à partir d'aujourd'hui vendredi 7 et jusqu'au 16 février. N'hésitez pas à profiter largement de sa programmation quotidienne exigeante qui fait les gros titres des hebdomadaires nationaux

Vous trouverez toutes les informations nécessaires ici, et le dépliant synthétique . Je me permets simplement de vous conseiller de manière subjective quelques moments à ne manquer sous aucun prétexte:

- la rétrospective René Vautier, dont vous connaissez tous le magnifique pamphlet Afrique 50, et qui vous permettra de voir quelques raretés, comme le documentaire incandescent et passionné, à la croisée du féminisme et de la lutte des classes : Quand les Femmes ont pris la colère, demain samedi 8 février, mais aussi deux films burlesques et néanmoins politiques, avec l'immense acteur algérien Mohamed Zinet, Les Ajoncs et Les Trois cousins, aujourd'hui en séance d'ouverture, à 20h30. Et le 13, ce sera le tour d'Avoir 20 ans dans les Aurès, film-happening de reconstitution de la vie des soldats français pendant la guerre d'Algérie.


- les regards sur le cinéma allemand, pour découvrir les films d'Harun Farocki, Alexander Kluge, Rainer Werner Fassbinder... présentés par des enseignants que vous connaissez et appréciez comme Sylvie Rollet, Hélène Yèche ou Martin Rass.

- l'hommage à Armand Gatti, grand homme de théâtre et promoteur du cinéma participatif qui, dans les années 1970, a investi les usines Peugeot de Montbéliard pour permettre aux ouvriers émigrés de tous pays de faire leur propre film. Seront diffusés les différentes bandes vidéo du Lion, la cage et ses ailes, cette vaste fresque révolutionnaire qui laisse les intéressés choisir ce qu'ils veulent montrer d'eux-mêmes, de leurs luttes ou de leur mémoire.



Bon festival, bonnes projections !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire