jeudi 30 septembre 2010

Un début explosif

Il est d'usage de poster sur ce blog des compléments de cours un peu rares. Ce n'est pas le cas de cette première séquence de La Soif du mal (Touch of Evil, Orson Welles, 1958) que sa virtuosité a rendue justement célèbre. Enfin, pas au point d'arriver jusqu'à la grande majorité des étudiants de première année, comme j'ai pu le constater dans les TD d'Initiation au langage cinématograhique. C'est à ce scandale que j'entends remédier tout de suite.


Vous admirerez donc l'ampleur et l'agilité des mouvements d'appareil, la façon dont Welles croise les différents fils de sa trame (pose de la bombe, parcours de la voiture, marche des Vargas) et joue en maître de « la variation libre de la distance entre la caméra et ses objets » (définition par Raymond Bellour de la mise en scène cinématogaphique).

Autant de raisons qui ont fait qualifier cette entrée en matière à couper le souffle de "plan-séquence", même si l'unité dramatique qu'est par définition une séquence se voit ici complétée par un second plan, cette fois très bref, de l'explosion en raccord regard.

Autre éclairage sur le plan-séquence, à partir d'un court-métrage très différent, dans un post de François-Xavier Molia du 5 décembre 2009. A vos archives !

1 commentaire:

  1. Ils ont la "chance" de découvrir un chef d'oeuvre même si pour beaucoup le cinéma de Welles est "difficile" d'accès.

    Juste pour l'anecdote, je crois que Welles, qui n'était jamais content, n'aimait pas qu'on ne parle de La soif du mal juste pour cet admirable plan-séquence. Dans ses entretiens avec Peter Bogdanovich, il décrit une séquence qui fut selon lui beaucoup plus difficile à tourner mais cela ne se remarque pas du tout à l'écran...

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