jeudi 27 juin 2013

Sauvons le théâtre

Les Lézards Optiques participent au mouvement de défense du bâtiment du théâtre à Poitiers et revendiquent la concertation démocratique et l'art pour tous. Puisqu'on vous dit que c'est possible...

jeudi 6 juin 2013

Avis aux poètes et aux cinéphiles restés enfants

Ne manquez pas ce vendredi la projection exceptionnelle de quelques-uns des Cinépoèmes et Films parlants de Pierre Alferi, EN SA PRESENCE.


Les premiers sont des courts-métrages rythmiques où le battement de la projection fait apparaître des mots et les reconfigure en poèmes, les seconds sont fondés sur un usage analytique et fantasmatique du remploi : des images de films servent d'écran à la projection sonore d'un texte qui les creuse de potentialités invues.

lundi 3 juin 2013

Journées d'étude

Si la question des rapports entre l'écrit et l'écran vous intéresse, vous êtes cordialement invités à assister aux journées d'étude "Littérature/cinéma: projections", ce vendredi 7 et samedi 8 juin, en salle des Actes de l'UFR Lettres et Langues. 


La projection cinématographique est, au premier chef, un dispositif optique ; un faisceau lumineux transporte en l’agrandissant, parfois en l’anamorphosant, une image sur un écran : image passée, qu’il actualise ; image fugace, dont il déploie l’évanescence ; image photogramme, qu’il met en mouvement et expose à la dissemblance. Pour le redire selon la triade « technique, pragmatique, symbolique » qui forme l’armature des dispositifs entendus comme « matrices d’interactions potentielles », la projection cinématographique est d’abord un mécanisme de reconfiguration d’images et de sons par transport lumineux (I) ; au niveau pragmatique, elle réalise l’immersion du spectateur (II) et organise une levée d’images visibles et mentales qui articulent le Réel et le symbolique (III). 
            
La participation émotionnelle que suscite l’optique n’est pas sans rapport avec le dispositif psychique du même nom, déplacement consistant à imputer à un autre un complexe refoulé dans l’inconscient, ce qui permet à la fois de l’extérioriser et de le dénier comme sien. Le cinéma apparaît alors comme une surface où s'inscrivent les traumas individuels et collectifs, auxquels la projection donne forme assimilable selon le modèle de la figurabilité inconsciente. Les deux versants du dispositif ont en commun d’être des mécanismes qui mettent en jeu un travail de déformation autant destiné à faire voir qu’à opacifier et faire écran.

On peut alors proposer cette définition restreinte de la projection : processus d’interaction et d’écart entre un spectateur et une image. La projection, en suscitant un léger décalage, empêche l’image de coïncider exactement à elle-même et, partant, l’ouvre à l’invu. C’est ce noyau du dispositif qu’il s’agit, d’abord, de mettre au travail pour repenser les rapports entre littérature et cinéma, cherchant les conditions et exemples du transport littéral de l’écrit sur le filmique et inversement. De façon minimale, on peut avancer que la projection spécifie les relations entre cinéma et littérature chaque fois qu’une mention graphique ou un texte lu se surimpressionnent à l’image, ou qu’imaginairement viennent miroiter l’un dans l’autre textes écrit et filmique : l’essentiel est que ce transport, dans ses ressemblances et écarts, sa coïncidence et ses glissements, suscite un effet de révélation que n’aurait pas atteint l’un ou l’autre seul. Si l’on reformule la délimitation restreinte de la projection en termes intermédiatiques, elle devient le processus d’interaction (surimpression / intervalle) entre un texte et une image, que l’un et l’autre soient visibles ou invisibles, actualisés ou connotés, au sein d’une œuvre intermédiatique (par exemple, Les Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard ou Le Maheur au Lido de Louis-René des Forêts), mais aussi d’un dispositif analytique, puisqu’il ne s’agit pas ici d’inter ou hypertextualité, mais de lecture et spectature ouvertes aux associations de la mémoire et de l’imagination. 


Vendredi 7 juin – Salle des Actes de l’UFR Lettres et Langues

Matinée : Histoire et théorie
Modérateur : Denis Mellier

9h30 : Véronique Campan, université de Poitiers
« La projection, entre dispositif, figure et métaphore »

10h30 : Marie Martin, université de Poitiers
« Du cinéma à la littérature, et retour : figures de la projection traumatique »

11h30 : Francisco Ferreira, université de Poitiers
« “Du début à la fin de ce livre immense” : l’histoire littéraire au prisme d’Histoire(s) du cinéma »


Après-midi : Fictions contemporaines
Modératrice : Marie Martin

14h30 : Sérgio Guimarães de Sousa, université du Minho Portugal
« L’essence cinématographique de l’écriture dans les micro-fictions de Jérôme Game (Flip-Book et La Fille du Far West) »

15h30 : Paul Echinard-Garin, université Paris III
« L’histoire fut suspendue mais se poursuit ailleurs : recyclage des films, projection des phrases chez Pierre Alferi »


18h : Projection-rencontre autour de Pierre Alferi, en sa présence
Pierre Alferi a écrit les textes des disques de Jeanne Balibar et collabore régulièrement avec Rodolphe Burger, de Kat Onoma.
Cinéma Le Dietrich (tarif unique à 5 euros)
Programme :
    Ne l'oublie pas (cinépoème)
    Tante Élisabeth (cinépoème)
    Élenfant (film parlant)
    Nuitée (cinépoème)
    La Protection des animaux (film parlant).



« On appelle ‘fantastique’ le cœur imaginaire de la projection, qui bat quand elle revient de loin derrière, des cauchemars d’enfant » (Pierre Alferi, Des enfants et des monstres). Les films choisis dessinent le territoire imaginaire de la projection pour cet artiste protéiforme, tour à tour et ensemble romancier, poète, critique, dessinateur et cinéaste, qui fonde son écriture filmique sur le battement rythmique du texte et de l’image, des souvenirs cinéphiles (de Dream of a Rarebit Fiend de Porter à Night of the Hunter de Laughton) et de l’invention verbale des figures. 


Samedi 8 juin – Salle des Actes de l’UFR Lettres et Langues

Matinée : Littérature, écrans, scènes
Modératrice : Véronique Campan

9h30 : Guillaume Bourgois, université Paris VIII
« Mon Cas (1986) de Manoel de Oliveira : texte projeté, textes en marche »

10h30 : Marie-Laure Guétin, université Paris Ouest Nanterre La Défense
« Le décor-écran : l’exemple des fictions du décor dévoilées à l’intermonde »

11h30 : Marie Vandenbussche-Cont, université Paris III
« Un Mage en été : du cinéma intérieur d’Olivier Cadiot au théâtre invisible de Ludovic Lagarde »


Après-midi : Ecriture et mondes possibles
Modérateur : Francisco Ferreira

14h30 : Alberto Bejarano, université Paris VIII
« Figures de Providence : Alain Resnais chez Roberto Bolaño »