dimanche 29 novembre 2009

Funny people, film important


Le Dietrich programme jusqu'à demain le dernier film de Judd Apatow, Funny People, une comédie sur l'univers du stand-up californien. Boudé par le public américain, ce troisième long-métrage d'Apatow, d'une durée de 2h20, est aussi le plus ambitieux : réflexion sur la fabrication du rire, sur la solitude et le pouvoir des célébrités, exploration d'une psyché confrontée à la maladie et à la mort, Funny People dérègle la comédie hollywoodienne pour mieux interroger ce qui la fonde. A ne pas manquer pour le mélange des tonalités, le plaisir de retrouver la jeune génération de comiques américains révélés depuis quelques années par Apatow (qui est également, outre un producteur prolifique, le créateur de la série culte Freaks and Geeks) ainsi que la performance magistrale du trop rare Adam Sandler, parfait ici en star du rire forcée de reconsidérer sa vie.


jeudi 26 novembre 2009

Info L1 : Pièce touchée (Martin Arnold, 1989)

Dans la continuité du cours sur la valeur discursive du montage adossé à un travail du rythme, voici un exemple où Martin Arnold démonte les mécanismes idéologiques du cinéma classique hollywoodien en retravaillant en boucle et de manière microscopique, à l'aide d'une tireuse optique, les photogrammes d'un plan de 18 secondes trouvé dans The Human Jungle (Joseph Newman, 1954). Le found footage est une pratique courante du cinéma structurel autrichien dont Martin Arnold est l'un des principaux artisans, mais reste toujours aussi saisissant, comme en témoigne l'extrait que voici.

Par son travail d'étirement du temps, de submersion sonore, de boucles hypnotiques et de réversibilité des images, le cinéaste autrichien défigure le couple modèle, défait l'ordonnancement "naturel" des apparences pour mieux en exhiber l'artificialité sur un mode à la fois comique et grinçant. Il fait ainsi ressentir physiquement au spectateur le côté mécanisé de l'humain dans la société de consommation américaine ainsi que les stéréotypes sexués et les frustrations sexuelles qu'entretient l'usine à rêves.

Dans un entretien avec Scott Mac Donald publié dans le numéro 40 de la revue Bref, Martin Arnold le dit crûment: "Le cinéma d'Hollywood est un cinéma d'exclusion, de raccourci et de rejet, un cinéma de refoulement. Il y a toujours autre chose derrière ce qui est nous est montré, qui n'est pas représenté." Et c'est précisément ce que le montage rythmique d'Arnold dévoile de manière implacable et jouissive.

lundi 23 novembre 2009

Info L3 : Red River, enfin

Charly Parthonnaud nous signale que l'introuvable "Red River" d'Howard Hawks peut être visionné sur YouTube en V.O. (mais sans les sous-titres, hélas).

                             

Dans ces premières minutes, trois éléments au moins doivent retenir votre attention. Tout d'abord, la caractérisation conventionnelle du héros, indépendant, entreprenant, expérimenté (sa piété s'exprimera quelques minutes plus tard, lorsque, après avoir tué de sang-froid deux pistoleros mexicains, il décide quand même de lire la Bible au-dessus de leurs dépouilles). Ensuite, la vision stéréotypée du personnage féminin, dont l'immobilité dans le cadre souligne d'autant plus nettement l'allant du westerner. Vous remarquerez malgré tout l'implicite érotique de sa proposition. Enfin, l'Indien apparaît également de manière typique : indistinct, rusé, fondu dans la nature.

A ce classicisme des représentations s'ajoute la dimension épique du film. L'ouverture, conduite par la très belle musique de Dimitri Tiomkin, place le récit dans le cadre glorieux des exploits du passé et emprunte au prestige de l'écrit (la page que l'on tourne, le texte manuscrit) pour asseoir sa légitimité. C'est bien la grandeur nationale qui se raconte à travers le parcours exemplaire de Thomas Dunson.

vendredi 20 novembre 2009

Dirty Clint and Mister Eastwood

Alors que la recherche française, et surtout sa composante féminine, réfléchit collectivement à des questions d'importance (a-t-il vraiment jamais été aussi beau qu'à 30 ans, le cigarillo aux lèvres ? Ne demeure-t-il pas torride dans Gran Torino avec son côté grand-père martial et sacrificiel ?), le TAP Cinéma a eu la très bonne idée d'organiser un stage entièrement consacré à Clint Eastwood sous l'angle, fécond, de son rapport aux femmes. Ce sera l'occasion d'un parcours de son oeuvre, entre misogynie ultrasexy et romantisme exacerbé...



Le week-end sera animé par Carole Desbarats, ancienne directrice de la Fémis, spécialiste de Prévert et fine connaisseuse de celui qui fut aussi bien l'acteur du sketche des Sorcières (1967) où il campe le mari faible et veule d'une épouse castratrice que le réalisateur, entre autres, de ce très beau portrait de femme qu'est Breezy (1973). Elle présentera chacun des trois films projetés et discutera ensuite avec le public.

- Le samedi 28 novembre à 14h 30, projection de Million Dollar Baby (2004).
- Le samedi 28 novembre à 20h30, projection d'Un Frisson dans la nuit (1971), premier long-métrage de Clint où il joue un animateur de radio qui se fait, assez logiquement, harceler par une fan hystérique.




- Le dimanche 29 novembre à 10h00, échanges menés par Carole Desbarats autour de la thématique du rapport aux femmes, assortis de nombreux extraits de la filmographie d'Eastwood.
- Le dimanche 29 novembre à 13h45, projection de L'Echange (2008).



Vous pouvez télécharger le bulletin d'inscription ici ou le retirer à l'accueil du TAP. Il est à retourner avant le 26 novembre au TAP, 1 bd de Verdun, 86000 Poitiers.
Tarifs du week-end (films compris) : 10 euros pour les étudiants d'Arts du Spectacle.

mardi 17 novembre 2009

Info L1 : cours d'histoire du cinéma, mercredi 18

Apparemment, quelques étudiants n'étaient plus sûrs de rien... Pourtant, comme je l'avais annoncé lors de la dernière séance (mercredi 4), le cours d'histoire du cinéma se poursuit bien cette semaine et la suivante. Même lieu, même heure. Un reste d'expressionnisme, un peu de cinéma soviétique, et place à Jean Gabin.

lundi 16 novembre 2009

O.F.N.I., là, tout de suite

Les festivals de Poitiers se suivent et ne se ressemblent pas. Après "Filmer le travail" et son ancrage dans les enjeux les plus brûlants de la société française, voici le tour de la tête chercheuse "O.F.N.I.", depuis le 13 novembre et jusqu'au 21.
Si vous en avez assez de Hollywood, du cinéma français, des champs/contrechamps attendus, du pathos habituel et des happy endings téléphonés, si vous voulez voir du cinéma troublant, dérangeant, hors norme, expérimental et radicalement différent, alors ce festival est fait pour vous.
Tout le programme est sur le site de Nyktalop Mélodie.


Et n'oubliez pas : le cinéma, le vrai, a besoin de vous !

Artefac is back

Mardi 17, 20h, à la cafétéria Lettres et Langues, Artefac, l'association culturelle des étudiants de notre département, organise une soirée ludique autour d'une série de quizz de connaissances.


Un concours de courts-métrages, un autre de photos sont également sur les rails (mais on gagne quoi, au fait ?) :




Toutes les nouvelles de l'association sur son site :

dimanche 15 novembre 2009

Rencontres du 7e type : deuxième


Mardi 17 novembre, 18h30, au Grand KFé de la MDE : l'équipe des Rencontres Internationales Henri Langlois vous propose une deuxième Rencontre du 7e type, consacrée cette fois à Juliette Baily. L'occasion d'en savoir plus, autour d'une projection et dans un cadre convivial, sur le parcours d'une jeune réalisatrice passée par le festival de Poitiers et remarquée pour ses belles animations, décalées, drôles, faussement rétro (voir le très proustien "Pourville").

Plus d'infos ici : www.rihl.org/rencontres7.php

A propos des teen-movies



A l'occasion de la sortie, chez MK2, d'un coffret réunissant quelques-uns des films américains les plus marquants qui traitent de l'adolescence, "Les Inrockuptibles" publie un très bon article sur les origines littéraires du genre et son évolution à travers les décennies :

samedi 14 novembre 2009

Infos L2 : Les vampires sont au secrétariat

Non, Anne Montaubin n'est pas attaquée, rassurez-vous !




J'ai simplement déposé au secrétariat des Arts du Spectacle deux copies du feuilleton de Feuillade, Les Vampires, qui fait partie des 7 films que vous devez voir. Il y a 2 DVD (en fait, 2 fois 2) : l'un comporte les 6 premiers épisodes, de "La Tête coupée" aux "Yeux qui fascinent", l'autres les 4 derniers, de "Satanas" aux "Noces sanglantes", avec des bonus en prime.

jeudi 12 novembre 2009

Rappel : Go Ape !


Ce soir, au Dietrich, à 20 heures : des singes civilisés, des hommes traqués, un Tarzan galactique.

mardi 10 novembre 2009

En attendant les Rencontres Internationales Henri Langlois…

Trois journées de cours ont été banalisées (les 9, 10 et 11 décembre) afin de permettre à tous les étudiants Arts du Spectacle de suivre les manifestations organisées cette année dans le cadre des Rencontres Internationales Henri Langlois (RIHL).

Le cinéaste cambodgien de renommée internationale Rithy Panh rencontrera les étudiants ADS au Théâtre de Poitiers jeudi 10 décembre. Pour que cette rencontre soit un véritable dialogue, il est indispensable que tous les étudiants aient connaissance de son travail.

Une projection de S21, La machine de mort Khmère rouge, le plus important à ce jour des films de Rithy Panh, aura lieu en

Amphi 2, le jeudi 19 novembre, entre 15h et 17h

La projection sera précédée d’une brève présentation du cinéaste et de son œuvre.

Il est important que tous ceux qui ne connaissent pas le film viennent le découvrir à cette occasion.

La séance du Ciné-Club prévue le 19 novembre sera exceptionnellement annulée et reportée à une date ultérieure.

dimanche 8 novembre 2009

L'Apocalypse est pour demain

  Jeudi soir à 20h, au Dietrich, projection de "La Planète des Singes" de Franklin J. Schaffner en v.o. sous-titrée, suivie d'une présentation/discussion que j'animerai. Cette séance est la première d'un cycle consacré au cinéma de science-fiction néo-hollywoodien, et qui devrait compter quatre ou cinq rendez-vous dans l'année, tous les mois et demi environ.



  Le lendemain, vendredi 13 novembre, le département organise, dans le cadre du laboratoire de recherche FORELL de l'Université, une journée d'étude à la MSHS consacrée au sous-genre post-apocalyptique.
  En voici le programme :

Après la catastrophe. L'imaginaire post-apocalyptique et son cinéma

13 novembre. MSHS. Salle Mélusine.

Matinée. Président de séance : Gilles Menegaldo.

9 h30. Présentation de la journée d’étude (François-Xavier Molia et Richard Bégin)

9h45. Richard Bégin (Université McGill) : "Terreur et occidentalité : sur l'institution des images traumatiques"

10h35. Laurent Guido (Université de Lausanne) : "Entre scansions primitives et sonorités industrielles : l'univers musical du cinéma post-apocalyptique"

11h40. Aurélie Ledoux (Paris VII) : "Matrix et la Fin de L’Histoire"

 

Après-midi. Président de séance : Denis Mellier.

14h. François-Xavier Molia (Université de Poitiers) : "D’une Apocalypse l’autre : I Am Legend de Charlton Heston à Will Smith"

14h50. Fabien Boully (Paris-Ouest Nanterre-La Défense) : "Un post-apocalyptisme réactionnaire ? Explosions nucléaires et tentative de conservation du même dans Jéricho (USA, 2006) de Stephen Chbosky et Jon Turteltaub"

15h50. Jean-Paul Engélibert (Bordeaux III) : "Continuité des temps : l'apocalypse permanente dans Kaïro de Kiyoshi Kurosawa"

16h40. Martin Picard (Université McGill) : "Cyberpunk et culture transnationale : le post-apocalyptique dans les médias populaires japonais"

17h30. Conclusion.





vendredi 6 novembre 2009

Le lundi 9 novembre : Soirée spéciale et festive en hommage à la chute du mur de Berlin

Message de la part des lecteurs allemands, Didi Merlin, Birgit Müller et Eva Wittenberg, qui organisent le lundi 9 novembre 2009, à l'occasion du 20ème anniversaire de la chute de mur de Berlin, une soirée en deux parties en salle A212 :

- la projection d'Un, deux, trois, comédie satirique de Billy Wilder à 19h30.
- une fête à 21h30 (vous pouvez apporter de la musique, et de quoi boire et manger).

L'histoire d'Un, deux, trois se passe à Berlin ouest en 1961. C.R. MacNamara (joué par James Cagney) dirige la branche américaine de Coca-Cola ; visant le siège londonien, il est prêt à tout pour plaire à ses supérieurs. Et il va bientôt en avoir l’occasion : le président de la firme lui demande de s’occuper de sa fille, en vadrouille en Europe. Hélas, la petite peste fait les quatre cents coups, et comble de l’horreur, s’amourache d’un communiste ...



Un, deux, trois est une des comédies les plus hilarantes et déchaînées de Billy Wilder, et ce n'est pas peu dire de la part du réalisateur de The Seven Year Itch (1955) avec Marilyn Monroe dans la très fameuse scène de la bouche de métro, et de Certains l'aiment chaud en 1959 (toujours avec Marilyn en Sugar Cane et Jack Lemmon et Tony Curtis en travestis). Réalisateur également, entre autres, de La Garçonnière (1960) et de La Vie privée de Sherlock Holmes (1970), cette comédie brillante et décalée qui est aussi un "grand film malade" (Truffaut), mélancolique et envoûtant, source d'inspiration revendiquée de l'excellent romancier Jonathan Coe...

Dans Un, deux, trois les gags abondent, construits autour de certains objets (comme une robe à pois qui circule entre homme et femme) et toujours au service d'une critique politique et sociale virulente qui renvoie dos à dos communisme et capitalisme, aussi outrageusement caricaturés l'un que l'autre, pour la plus grande délectation du spectateur entraîné dans le rythme effréné du film de Wilder.

Venez donc nombreux ce lundi au Club franco-allemand pour fêter ensemble, et gaiement, la commémoration de la chute du mur de Berlin.

mardi 3 novembre 2009

Rappel : ciné-concert Metropolis


  Le 5 novembre, projection exceptionnelle à la Maison des Etudiants du chef d'oeuvre de Fritz Lang, accompagné au piano par Jacques Cambra. L'occasion de découvrir ou de redécouvrir ce film immense dans d'excellentes conditions, et pour 2 euros seulement !







dimanche 1 novembre 2009

Filmer le travail : un autre très beau festival à Poitiers

  Du 3 au 8 novembre, Poitiers accueille un nouveau venu dans son programme déjà très riche en événements cinématographiques : un festival, "Filmer le travail", consacré à un enjeu de société d'une actualité brûlante, à l'heure où précarité, chômage, souffrance des salariés suscitent controverses et débats. Rétrospectives, séances thématiques, exclusivités internationales, colloque "Image du travail, travail des images"... le programme de ce festival s'annonce particulièrement étoffé !
  Le site de présentation de la manifestation est ici :

  Et voici la belle bande-annonce du festival :