vendredi 16 mars 2012

L'heure tourne

Pour prolonger les analyses de Nicole Brenez sur l'usage analytique du remploi expérimental (les L2 du parcours préprofessionnel cinéma comprendront), voici un lien décrivant l'installation vidéo de Christian Marclay, The Clock, qui dure 24 heures et se compose de 1440 minutes extraites chacune d'un film qui met en scène une montre ou une horloge indiquant précisément l'heure synchrone du visionnage.

Cette œuvre a gagné le Lion d'or du meilleur artiste à la Biennale de Venise en 2011 en faisant la démonstration vertigineuse que le cinéma est une véritable encyclopédie temporelle, qui développe et pousse à son terme une proposition d'un autre artiste contemporain, Etienne Chambaud. Ce dernier, avec L'Horloge, a présenté en 2007 une installation consistant la programmation en boucle de captations de plans cinématographiques où les personnages regardent l'heure.

En voici un extrait de 3 minutes : vous êtes invités, si vous voulez respecter le protocole conçu par l'artiste, à ne regarder cette bande qu'à 12h04 ou, si l'heure est passée, à revenir le lendemain...



Alain Resnais a caressé longtemps ce rêve expérimental avec, à la source de Mon Oncle d'Amérique (1980), "une utopie totalisatrice reposant sur l'idée suivante: le roman, le cinéma et le théâtre illustrent tous les comportements possibles. Par conséquent, une œuvre à partir de films existants était imaginable" (Jean-Louis Leutrat et Suzanne Liandrat-Guigues, Alain Resnais, Liaisons secrètes, accords vagabonds, Paris, Cahiers du cinéma, 2006, p. 79).

"Avec du temps et de la patience on y serait peut-être arrivé", ajoute Resnais. C'est tout ce qu'il a fallu à Christian Marclay pour réaliser The Clock: de la persévérance et, littéralement, beaucoup de temps.

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